lundi 29 janvier 2007

La répression des homosexuels en France et au Québec. Du bûcher à la mairie

Professeur au Département de criminologie de l’Université d’Ottawa, Patrice Corriveau détient un doctorat en sociologie de l’Université Picardie Jules Verne (France) et de l’Université Laval (Québec). Il a également occupé le poste d’analyste principal des politiques pénales du ministère de la Justice du Canada et collaboré à la publication de plusieurs livres.

En juin 1997, au cours d’une croisière sur le Saint-Laurent, Patrice Corriveau assiste aux mesquineries agressives « d’une bande de blancs-becs arrogants à la testostérone débordante envers un jeune homme au style vestimentaire un peu trop efféminé ». Pour la première fois, l’homophobie vient le frapper de plein fouet. Il décide alors d’entreprendre une longue étude qu’il consacre aux organes et au discours institutionnel au travers des filtres de l’appareil répressif, de la médecine, de la famille et de la religion, de l’antiquité gréco-romaine jusqu’à nos jours. S’ensuit également une comparaison de la situation entre la France et le Québec, du XVIIe siècle à aujourd’hui.
Issu d’une thèse universitaire et très richement documenté, cet ouvrage suit l’évolution de la répression juridique de l’homosexualité avec un souci évident de la précision. En effet, toutes les affirmations de l’auteur sont expliquées et démontrées avant de passer à l’aune de la contradiction et de déboucher sur une synthèse historiquement et juridiquement acceptable.
Le travail de Patrice Corriveau décortique la peur de l’homosexuel et la haine qu’elle engendre. C’est une véritable somme scientifique. Malgré son caractère ardu et l’apparence de complexité inhérent à ce type d’ouvrage, ce livre se laisse approcher et pénétrer facilement. L’auteur n’hésite pas à aborder toutes les questions y compris les plus gênantes, sans parti pris et avec rigueur. Il cherche à s’interroger de manière exhaustive, avant de se forger une conviction précise et étayée. Bref, une référence pour les chercheurs ou ceux qui veulent parfaitement maîtriser la question, et un excellent livre pour les autres.

Patrice Corriveau, La Répression des homosexuels au Québec et en France - Du bûcher à la mairie, éditions du Septentrion, Québec, 2006, 240 pages, 27.95 $.

Pour lire un extrait (introduction, annexes, table des matières, cliquez ici.

Pour commander : éditions septentrion.

mercredi 24 janvier 2007

Clarifications sur l'homosexualité dans la Bible

4ème de couverture, éditions du Cerf, 2006 :

"La Bible parle-t-elle de l'homosexualité ? Très peu ! Trois exégètes chrétiens, deux catholiques et un protestant, relèvent le défi de lire le texte biblique sans tabou ni préjugé et sans recourir à des interprétations personnelles ou ecclésiales.

Innocent Himbaza étudie les récits souvent cités dans les discussions sur l'homosexualité comme l'histoire de Sodome (Genèse 19), celle des hommes de Guivéa (Juges 19), l'amour entre Jonathan et David dont l'histoire est racontée dans les livres de Samuel.

Adrien Schenker relit les lois du Lévitique (18 et 20) et la règle de conduite qu'elles énoncent en les replaçant dans leur contexte immédiat. Il peut ainsi répondre à la question de savoir pourquoi la pratique de l'amour homosexuel est interdite par la loi de Moïse.

Le Nouveau Testament dit-il autre chose que l'Ancien ? Jean-Baptiste Edart étudie les textes de Paul sur les pratiques homosexuelles (Romains 1 ; 1 Corinthiens 6 ; 1 Timothée 1), puis se demande dans quelle mesure les évangiles peuvent intervenir dans le débat.

Ce livre, qui n'est pas un traité d'éthique sur l'homosexualité, entend seulement apporter quelques clarifications en montrant la portée de la Bible sur cette question."

Pour d'autres points de vue, on peut consulter le post "Bible et homosexualité" sur ce blog (daté du 12 juillet 2006).

lundi 22 janvier 2007

L'abbé Pierre est mort : "Santo subito !"

Il y a quelques jours, Cathogay évoquait pour nous l'anniversaire de la mort du secrétaire de l'abbé Pierre, Jacques Perotti.
Aujourd'hui, c'est celui qu'il a servi pendant 20 ans qui le rejoint parmi les nombreux saints du ciel... canonisés ou pas !

Réaction du Vatican le mardi 23 janvier 2007 :

« Informé du décès de l’abbé Pierre, le Saint-Père rend grâce pour son action en faveur des plus pauvres, par laquelle il a donné un témoignage de la charité qui nous vient du Christ. Il le confie à la miséricorde divine et demande au Seigneur d’accueillir dans la paix de son royaume ce prêtre qui a toute sa vie lutté contre la misère. En gage de réconfort et d’espérance, Sa Sainteté vous envoie de grand cœur, ainsi qu’à la famille du défunt, aux membres des Communautés d’Emmaüs et à toutes les personnes réunies pour la cérémonie d’adieu la Bénédiction Apostolique ».

Cardinal Tarcisio Bertone, Secrétaire d’État de Sa Sainteté


PARIS (AFP), 08:06
© AFP
L'Abbé Pierre à son domicile, le 03 août 2005 à Alfortville
L'Abbé Pierre à son domicile, le 03 août 2005 à Alfortville

"L'abbé Pierre, fondateur des compagnons d'Emmaüs, résistant et ancien député, est décédé lundi à 05H25 à l'âge de 94 ans à l'hôpital parisien du Val-de-Grâce où il était hospitalisé depuis une semaine, a annoncé le président d'Emmaüs France, Martin Hirsch.

"L'abbé Pierre est mort cette nuit à 5H25 au Val de Grâce entouré de quelques proches", a indiqué Martin Hirsch. "L'infection pulmonaire pour laquelle il avait été hospitalisé après une amélioration tout au long de la semaine l'a finalement emporté".

L'abbé Pierre, de son nom Henri Grouès, était hospitalisé depuis le 14 janvier. Il avait fondé la première communauté Emmaüs en 1949. En février 1954, il lança un appel resté célèbre sur les ondes de Radio-Luxembourg en faveur des sans-abri. Il fut longtemps la personnalité préférée des Français.

Le président Jacques Chirac s'est dit lundi matin "bouleversé" d'apprendre son décès estimant que "c'est toute la France qui est touchée au coeur". "Le président de la République est bouleversé d'apprendre le décès de l'abbé Pierre, pour lequel il éprouvait un immense respect et une profonde affection", a indiqué l'Elysée dans un communiqué.

L'abbé Pierre, de santé fragile du fait de ses 94 ans, vivait à Alfortville (Val-de-Marne) et faisait des contrôles de santé de plus en plus fréquemment. "Il était prévu que l'abbé Pierre soit hospitalisé pour un bilan de santé" mais son admission le 14 janvier au Val de Grâce avait été anticipée du fait d'"une petite infection", avait alors déclaré Martin Hirsch.

© AFP
L'Abbé Pierre à son arrivée en 1954 à l'Elysée à Paris
L'Abbé Pierre à son arrivée en 1954 à l'Elysée à Paris

L'abbé Pierre fut pendant un demi siècle l'infatigable et l'efficace pèlerin des démunis, des sans-toit et des sans-droits, un sacerdoce qui lui valut le soutien et l'admiration constants des Français. Le curé des pauvres restera dans le souvenir de ses contemporains cette frêle silhouette drapée dans sa soutane ou son long manteau noir, portant béret, canne et godillots. Le visage émacié à la barbe grise, il frappait par son regard brûlant, son espièglerie et sa véhémence convaincante.

Mystique, il choisit dès l'enfance son destin et son combat : la lutte contre la pauvreté. A 18 ans, il distribue son patrimoine hérité d'un père "soyeux" lyonnais à des oeuvres charitables et rejoint les Capucins, le plus pauvre des ordres mendiants. Résistant actif sous l'Occupation - où il adopte son pseudonyme - il choisit la politique à la Libération et est élu député chrétien-démocrate (MRP) de Meurthe-et-Moselle, jusqu'à sa démission en 1951. Il consacre ses indemnités parlementaires au financement des premières cités d'urgence.

© AFP
L'Abbé Pierre au milieu d'une famille de sans-abris, le 02 février 1954 à Paris
L'Abbé Pierre au milieu d'une famille de sans-abris, le 02 février 1954 à Paris

En 1949, il a l'idée de génie de créer la communauté Emmaüs fondée sur le principe de demander aux exclus de pourvoir eux-mêmes à leurs besoins en récoltant les surplus des nantis, rompant ainsi avec la charité traditionnelle. Hiver 1954 : Une femme meurt de froid dans la rue. L'abbé lance un appel pathétique en faveur des sans-abri sur les ondes de Radio-Luxembourg qui suscite un gigantesque élan de solidarité. Le religieux comprend alors le poids des médias.

Sa vie n'est que fidélité à son action contre "le chancre de la pauvreté" et à sa méthode, les "coups de gueule" par voie de presse. "Les médias existent, il serait idiot de ne pas les utiliser", dit-il un jour avec candeur. Il aurait pu tenir le même raisonnement à propos des hommes politiques, qu'il bousculait, de quelque bord qu'ils soient, refusant toute récupération.

Revenu sur le devant la scène dans les années 80, il soutient Coluche et ses "Restaurants du coeur", martelant qu'"avoir faim à Paris est intolérable".

En 1994, quarante ans après son premier cri pour les sans-logis, l'abbé lance un nouvel appel, dirigeant sa colère non plus sur l'Etat, mais sur les maires des grandes villes, coupables d'impéritie en matière de logement des plus démunis. Tenace, il recommence en 2004. Toujours "sur le terrain", l'abbé soutient les occupations d'immeubles vides par les militant de l'association Droit au logement (DAL) ou par les Africains expulsés de l'église Saint-Ambroise à Paris en 1996.

Promu Grand officier de la Légion d'Honneur en 1992, il repousse cette distinction avec fracas - il ne l'acceptera qu'en 2001 - pour protester contre le refus du gouvernement d'attribuer des logements vides aux sans-logis, coup d'éclat qui contribue à faire appliquer la loi de réquisition.

Aucune souffrance ne le laissait indifférent : en 1993, il écrit au président Mitterrand pour réclamer une intervention militaire en Bosnie-Herzégovine, où, dit-il, "les limites du crime sont dépassées".

Trois ans plus tard, il provoque le désarroi chez ses proches en apportant son soutien au philosophe Roger Garaudy, auteur d'un livre révisionniste. Puis il s'explique et se repent.

Au soir de sa vie, le prêtre chiffonnier évoquait la mort comme "une impatience" : "La mort, c'est la sortie de l'ombre. J'en ai envie. Toute ma vie, j'ai souhaité mourir"."

vendredi 19 janvier 2007

Colloque "Sexualité et religions" - 20 janvier 2007

3e colloque du Réseau de Recherche Psychanalyse et Religion, organisé par l’équipe "Interactions de la psychanalyse"

20 janvier 2007, de 9h à 17h30 - Entrée libre

Grand amphithéâtre du CMME, Hôpital Sainte-Anne, 1 rue Cabanis (ou 100 rue de la Santé), 75014 Paris.

Colloque organisé par Sophie de Mijolla-Mellor et Véronique Donard

Intervenants : Fethi Benslama, Dominique de Courcelles, Véronique Donard, Philippe Gutton, Jean-Michel Hirt, Alain Houziaux, Véronique Margron, Sophie de Mijolla-Mellor, Jacques Scheuer, Jacques Sédat, Odon Vallet, Georges Zimra.

Argument

L’Eros désexualisé est au fondement de la relation d’amour du croyant à son Dieu et la pratique cultuelle de la sexualité faisait partie intégrante des rites dits païens de l’Antiquité et de la plupart des religions orientales. Car, sous une forme exaltée, sublimée, la relation sexuelle constitue le modèle même de l’alliance de l’humain et du divin et l’extase du plaisir n’est jamais loin de la transcendance. On ne s’étonnera pas que les religions aient eu à cœur de réglementer la sexualité - par exemple, en la prescrivant dans un sacrement comme le mariage -, en la limitant (interdit de la contraception, de l’homosexualité, de l’amour « libre ») ou en l’interdisant, dans certains cas, pour les servantes et les ministres du culte. Ainsi canalisé, le sexuel inspire et entraîne les passions religieuses sublimées, mais à quel prix et jusque dans quelles limites ? Des images de l’homme, de la femme et du désir se dégagent ainsi de cette présence du sexuel impossible à ignorer, leurs représentations mythiques, iconographiques le cas échéant sont révélatrices des options profondes et des sensibilités des diverses religions. Fidèle au principe de faire dialoguer psychanalyse et religions dans leurs expressions variées, ce troisième colloque du RRPR interrogera les renoncements et les passions qui animent l’expression du religieux et ses codifications.

Programme

Matinée présidée par Odon Vallet

Accueil : 8h30

1. Table ronde « Quel renoncement pour quel amour ? »
- 9h-9h30 : Alain Houziaux : Le renoncement à la chair aux origines du christianisme
- 9h30-10h : Jean-Michel Hirt : L’Amour à deux faces
- 10h-10h30 : Dialogue avec la salle animé par Fethi Benslama
- 10h30-10h45 : Pause

2. Table ronde « Mystique et sexualité »
- 10h45-11h15 : Véronique Donard : L’érotique du divin : désir et détachement
- 11h15-11h45 : Jacques Scheuer : Le cas Ramakrishna à la lumière de la tradition hindoue
- 11h45-12h30 : Débat avec la salle animé par Sophie de Mijolla-Mellor

Après-midi présidée par Sophie de Mijolla-Mellor

3. Table ronde « Pouvoir et sexualité »
- 14h-14h30 : Georges Zimra : Epouse de Dieu, maîtresse du diable. Amour courtois, mystique chrétienne et possession démoniaque
- 14h30-15h : Dominique de Courcelles : Le sang, l’amour et la mort des religieuses de Port-Royal
- 15h-15h30 : Dialogue avec la salle animé par Philippe Gutton
- 15h30-15h45 : Pause

4. Table ronde « Quel dialogue avec Rome ? »
- 15h45-16h15 : Odon Vallet : De la Bible à la position romaine : la question du célibat imposé et de l’homosexualité
- 16h15-16h45 : Véronique Margron : Pour l’Église catholique, se mêler de sexualité, pourquoi ?
- 16h45-17h30 : Débat avec la salle animé par Jacques Sédat.

J'y serai toute la journée.

jeudi 18 janvier 2007

"Vivere" de Vasco Rossi





Vivere
è passato tanto tempo
Vivere!
è un ricordo senza tempo
Vivere
è un po' come perder tempo
Vivere.....e Sorridere!.......
VIVERE!
è passato tanto tempo
VIVERE!
è un ricordo senza tempo
VIVERE!
è un po' come perder tempo
VIVERE....e Sorridere dei guai
così come non hai fatto mai
e poi pensare che domani sarà sempre meglio
OGGI NON HO TEMPO
OGGI VOGLIO STARE SPENTO!

Vivere!
e sperare di star meglio
Vivere
e non essere mai contento
Vivere
come stare sempre al vento
VIVERE!......COME RIDERE!!!

VIVERE!
anche se sei morto dentro
VIVERE!
e devi essere sempre contento!
VIVERE!
è come un comandamento
VIVERE..... o SOPRAVVIVERE....
senza perdersi d'animo mai
e combattere e lottare contro tutto contro!.....
OGGI NON HO TEMPO
OGGI VOGLIO STARE SPENTO!.....

VIVERE
e sperare di star meglio
VIVERE VIVERE
e non essere mai contento
VIVERE VIVERE
e restare sempre al vento a
VIVERE.....e sorridere dei guai
proprio (così) come non hai fatto mai
e pensare che domani sarà sempre meglio!!!!!


Vivre,
il s'est passé tant de temps.
Vivre,
c'est un souvenir éternel.
Vivre,
c'est un peu comme perdre du temps
vivre... et sourire !
VIVRE,
il s'est passé tant de temps.
Vivre,
c'est un souvenir éternel.
vivre
c'est un peu comme perdre du temps
vivre... et Sourire des ennuis
ainsi comme tu n'as jamais fait
et puis toujours penser que demain sera toujours mieux (demain sera un autre jour ?)
AUJOURD'HUI JE N'AI PAS LE TEMPS
AUJOURD'HUI JE VEUX RESTER ETEINT (en paix)

Vivre
et espérer aller mieux.
Vivre
et n'être jamais content
Vivre
comme rester toujours au vent.
Vivre... comme rire

Vivre,
même si tu es mort à l'intérieur.
Vivre,
et tu dois être toujours content.
Vivre,
c'est comme un commandement.
Vivre... ou survivre
sans jamais perdre son âme
et combattre et lutter contre tout contre !!!

AUJOURD'HUI JE N'AI PAS LE TEMPS
AUJOURD'HUI JE VEUX RESTER ETEINT

Vivre,
et espérer aller mieux.
Vivre
et n'être jamais content.
Vivre, vivre,
et rester toujours au vent à
vivre et sourire de tous les problèmes
vraiment (comme ça) comme tu n'as jamais fait
et puis penser que demain sera toujours meilleur!

La matrice de la race

Généalogie sexuelle et coloniale de la nation française d'Elsa Dorlin (La Découverte, septembre 2006, 303 p., 27 euros) :

Elsa Dorlin est maître de conférences en philosophie à Paris-I. Ses travaux portent sur l’histoire de la médecine, les théories féministes et la production du racisme.

En résumé :

"Au XVIIe siècle, les discours médicaux affligent le corps des femmes de milles maux: suffocation, descente de la matrice, hystérie, fureur utérine. Le sain et le malsain fonctionnent alors comme des catégories de pouvoir, fabriquant l'inégalité entre sexes. Aux Amériques, les premiers naturalistes prennent alors modèle sur la différence sexuelle pour élaborer le concept de « race » : les Indiens Caraïbes ou les esclaves déportés seraient des populations au tempérament pathogène, efféminé et faible. Puis, au début du XVIIIe siècle, c'est le souci de la santé et la crainte du dépeuplement qui pousse les médecins à promouvoir le modèle d'une femme saine et maternelle, opposée aux figures d'une féminité 'dégénérée' et qu'incarnera l'esclave africaine. Au croisement de la philosophie, des études sur le genre et de la science politique, Elsa Dorlin analyse comment les enjeux politiques sont articulés à la définition du genre, de la sexualité et de la race. Dans cet ouvrage, elle donne à comprendre en quoi le modèle d'une figure féminine saine et maternelle a déterminé la conception de la race et du racisme à l'oeuvre lorsque la nation française s'engageait dans l'esclavage et la colonisation. L'auteure montre ainsi comment on est passé de la définition d'un « tempérament de sexe » à celle d'un « tempérament de race ». La Nation prend littéralement corps dans le modèle féminin de la « mère », blanche, saine et maternelle, opposée aux figures d'une féminité « dégénérée » – la sorcière, la vaporeuse, la vivandière hommasse, la nymphomane, la tribade et l'esclave africaine. Il apparaît ainsi que le sexe et la race participent d'une même matrice au moment où la Nation française s'engage dans l'esclavage et la colonisation."

Table des matières :

Préface - Intdocution - I / Les maladies des femmes - 1. Le tempérament - La fabrique du sexe - Les philosophies de l'égalité des sexes - 2. La maladie a-t-elle un sexe ? - Engorgées, suffoquées, obsédées - L'hystérie : protée ou chimère ? - 3. Des corps mutants : prostituées, Africaines et tribades - Un précédent : les « mules du démon » - Furieuses et fricatrices - 4. Fureur et châtiments - De la fureur à la nymphomanie - Reféminiser les Européennes - II / L'engendrement de la nation - 5. Les vapeurs de la lutte des classes - Les vigoureuses paysannes : un modèle transitoire de santé - Domestiques nymphomanes et bourgeoises hystériques - 6. La naissance de la « mère » - L'élaboration d'un concept de santé féminine - La rhétorique féministe des médecins natalistes - 7. Épistémologie historique des savoirs obstétriques - Matrones et sages-femmes - Secrets des femmes vs science obstétrique - 8. Le lait, le sang, le sol - Une démiurgie monstrueuse : les nourrices - Du dépeuplement à la dégénérescence - Hybridité des peuples et marchés aux esclaves - III / La fabrique de la race - 9. La Nation à l'épreuve des colonies - La question de l'autochtonie - Du corps colonial au corps national - 10. Généalogie du racisme - L'émergence du concept moderne de la race - Du tempérament de sexe au tempérament de race - 11. Les « maladies des nègres » - Médecine coloniale et médecine esclave - L'esclavage, un régime de santé - De la pathologisation à la racialisation - Épilogue : Défaire la race - Bibliographie - Index des notions.

Extraits de presse :


« A lire une autre spécialiste de l'histoire du rascisme, Elsa Dorlin, maître de conférences en philosophie à l'université Paris 1, les premières "indigénes de la République" seraient d'abord bel et bien les femmes. Pour argument, son dernier ouvrage, La matrice de la race. Généalogie sexuelle et coloniale de la nation française ( La Découverte, 2006), où elle tente de décrypter en quoi les discours sur le genre et la race se modélisent l'un par rapport à l'autre. »
L'HUMANITE

« La matrice de la race est une étude qui, dans la lignée du Black Feminism américain (dont Angela Davis est l'une des principales théoriciennes) se donne pour projet de réfléchir sur les rapports entre sexe et race. »
TETU

« Premier livre d'une nouvelle collection consacrée aux "genre et sexualité" aux éditions La Découverte, l'ouvrage d'Elsa Dorlin offre un exemple brillant et érudit de la raison d'être de leur étude. »
POLITIS

« ... l'ampleur de sa documentation et la puissance de ses analyses feront assurément de ce livre la matrice féconde d'un renouveau de la réflexion, tant sur le plan théorique que politique. »
LE NOUVEL OBSERVATEUR

« ... un bel esai signé Elsa Dorlin. »
LE MONDE

« Michel Foucault avait naguère montré que le sexe était moins une donnée anatomique qu'une construction sociale. Maître de conférences en philosophie à Paris 1, Elsa Dorlin révèle comment la naissance de la nation au XIXème siècle hérite des curieuses représentations du corps de la femme et de l'indigène. »
LE QUOTIDIEN DU MEDECIN

« Avec La matrice de la race, généaloge sexuelle et coloniale de la nation française, les éditions La Découverte lancent leur collection genre et sexualité, première en France à faire directement écho aux gender studies américaines, champ d'étude transdisciplinairequi entend traquer les inégalités sexuelles dans les moindres recoins des dictionnaires. »
CHRONIC'ART

mercredi 17 janvier 2007

Italie : les protestants critiquent le poids de l'Eglise dans la politique

"L'Eglise vaudoise, principale branche de la minorité protestante en Italie, a reproché à l'Eglise catholique sa volonté de toujours se placer "au centre" des débats de société au mépris de la laïcité de l'Etat, dans un communiqué.
"L'Eglise catholique considère que la laïcité de la République italienne est "saine" dans la mesure où celle-ci lui reconnaît cette place centrale (...) et dit non au PaCS, à une loi sur l'euthanasie et ainsi se suite",
accuse la commission bioéthique de l'Eglise vaudoise.
"Face à cette prétention catholique, le gouvernement et les parlementaires, sauf de rares exceptions, n'osent plus s'exprimer sur ces sujets",
ajoute-t-elle, alors que la majorité parlementaire et le gouvernement de gauche peinent à concrétiser leur promesse électorale de légaliser les "unions de faits"."

L'Eglise catholique et le "genre"

Info. trouvée sur la blogosphère :

"Selon un sondage récent, 51% des français seulement se déclarent catholiques.

A ce sujet le Père Madelin, qui est aussi un sociologue réputé, déclare dans les colonnes du Figaro : "Je pense que la société fait aussi payer à l’Eglise le monopole de la régence sur les consciences, longtemps exercée".

On ne saurait mieux dire.

Le néo-intransigeantisme actuel, désireux de revenir à un état de choses passées semble s’aveugler sur les réactions néfastes qu’il susciterait de toute façon, même à court terme.

Au sujet de la posture défensive adoptée par l’institution catholique sur un certain nombre de questions disputées et délicates (il cite l’homoparentalité et la question du genre masculin et féminin), le Père Madelin met juste en garde : "Si nous continuons sur ce chemin, la foi catholique pratiquée va devenir une contre-culture".

L’épiscopat a bien mis en place une commission de travail sur la question du "genre", présidée par Mgr Jean-Louis Bruguès, l’évêque d’Angers, mais malheureusement pas dans le sens d’une réforme de ses propres certitudes affichées en la matière..."

Mgr André Vingt-Trois

Info. trouvée sur la blogosphère :

"Cela s’appelle faire feu de tout bois.

Parfois, en certaines circonstances, il y a là un signe d’habileté. Parfois, au contraire, certaines exploitations atteignent l’indécence. C’est le cas en particulier lorsqu’on exploite au service d’une vision idéologique un drame humain, individuel ou social.

Lors de son sermon de Noël, Mgr André Vingt-Trois, archevêque de Paris, semble avoir franchi la ligne rouge. En effet, il a cru pouvoir se permettre de se référer au drame vécu par de nombreux SDF pour entonner un refrain sempiternel totalement hors de propos. La situation des "miséreux" (terme désuet, sinon ridicule, serait dû à son avis à la "culture libertine" qui règne actuellement et à la confusion qui régnerait au sujet de la notion de famille.

Le mariage homosexuel cela fait des clochards au bout du compte, c’est bien connu."

mardi 16 janvier 2007

Ichtus

Dans un post récent, CathoGay signale "un article qui constate que, curieusement, le fameux poisson (ichtus en grec) est en train de devenir un signe majeur des homosexuels catholiques et surtout de la pastorale auprès des minorités sexuelles. Et, tout comme l'auteur de l'article, je trouve aussi qu'il y a quelque chose du symbole providentiel à ce que le signe des premiers chrétiens, qui étaient connus comme les pisciculi (littéralement: les petits poissons ou fretins), du temps de la persécution et des catacombes, devienne de plus en plus le signe des catholiques homosexuels... Une initiative qui date de 1984 et qui provient de l'archidiocèse de Los Angeles, avec la création du premier "vicariat" destiné aux homosexuels catholiques".

lundi 15 janvier 2007

Manifestation au Vatican pour la reconnaissance des couples homosexuels

Les défenseurs des unions entre personnes de même sexe ont manifesté samedi place Saint-Pierre au Vatican pour dénoncer l'opposition de l'Eglise catholique à la légalisation des couples homosexuels.

200 personnes environ (40 l'année passée) ont manifesté à l'appel de l'organisation italienne de défense des droits des LGBT Arcigay. Elles commémoraient, comme chaque année, le suicide du poète sicilien homosexuel, Alfredo Ormando, qui s'était immolé il y a 10 ans place Saint-Pierre pour dénoncer l'homophobie de l'Eglise catholique.

Plusieurs membres de la manifestation portaient des drapeaux gay et des banderoles de protestation condamnant notamment l'ingérence permanente du pape dans la politique italienne sur le dossier des unions de fait et réclamant au plus vite le vote du statut promis par le gouvernement Prodi.
"Les interventions papales sont quasi-quotidiennes, elles frisent l'obsession", a-t-il déclaré le leader d'Arcigay. Or, a-t-il ajouté, "le Parlement doit discuter de ce sujet en toute liberté, sans pressions du Vatican, et décider en toute indépendance comme tout Parlement souverain d'un Etat laïc".

Jeudi encore, le pape Benoît XVI a réaffirmé devant le maire de Rome son opposition au projet de reconnaissance des union civile: "Les projets qui visent à accorder à d'autres formes d'union (que le mariage) une reconnaissance juridique (...) paraissent dangereux et contreproductifs, car ils conduiront inévitablement à affaiblir et à destabiliser la famille légitime fondée sur le mariage", a-t-il déclaré. Le pape a fait cette déclaration à l'occasion d'une audience accordée au maire de Rome Walter Veltroni, importante figure de la gauche italienne, et aux élus de la région du Latium également dirigée par la gauche, alors que plusieurs propositions de loi sur les unions civiles ont été déposées par la gauche au Parlement.

Le gouvernement de centre-gauche de Romano Prodi, écartelé entre courants laïque et catholique, n'est pour sa part pas parvenu pour l'instant à se mettre d'accord sur un projet. La pression de l'Eglise catholique est très forte sur les courants issus de la Démocratie chrétienne pour leur faire abandonner toute idée de légiférer.

La commission justice du Sénat italien a entamé mercredi l'examen de propositions de loi sur cette reconnaissance juridique, premier pas vers l'adoption d'une législation promise par le gouvernement de centre-gauche de Romano Prodi.

Il y a un an, voici ce qu'on pouvait lire à peu près à la même date :

"Une quarantaine de personnes se sont rassemblées vendredi place Saint-Pierre au Vatican pour protester contre les propos de Benoît XVI condamnant les unions civiles, homosexuelles et hétérosexuelles, a indiqué à l'AFP Franco Grillini, député de gauche et responsable de l'association Arcigay.Le pape a qualifié jeudi de "grave erreur" le fait "d'obscurcir la valeur et les fonctions de la famille légitime fondée sur le mariage, en attribuant à d'autres formes d'union des reconnaissances juridiques dont l'exigence sociale n'est pas une vraie réalité"."L'Eglise catholique repousse encore une fois le PACS, et on ne comprend pas bien pourquoi elle s'ingère ainsi dans la politique italienne", a dénoncé M. Grillini, député du principal parti d'opposition DS (démocrates de gauche) et un des responsables de la première association italienne de défense des homosexuels, Arcigay.Benoît XVI a fait ces déclarations alors qu'il recevait des responsables politiques locaux de la région du Latium, de la province et de la commune de Rome."Nous manifestons également pour protester contre l'homophobie de toutes les religions monothéistes", a tenu à souligner Franco Grillini.Les manifestants ont par ailleurs rendu un hommage à Alfredo Ormando, un Italien de 39 ans qui s'était immolé par le feu place Saint-Pierre le 13 janvier 1998 pour dénoncer l'attitude de l'Eglise envers les homosexuels.Samedi à Rome, des milliers de personnes sont attendues pour manifester en faveur de l'instauration en Italie d'un Pacs à la française. A cette occasion, un magistrat de la cour de cassation célébrera symboliquement l'union d'une dizaine d'élus politiques italiens (Source : La Croix, 16/01/2006)."