mercredi 17 mars 2010
Appel du 17 mars
A l'occasion de l’IDAHO, le 17 mai prochain, s’organisera un colloque à l’Assemblée nationale, sur le thème suivant : « Religions, homophobie, transphobie ». Les responsables ici interpellés seront alors invités à répondre à cet appel du 17 mars que vous pouvez lire ci-dessous :
Appel du 17 mars
Nous sommes plusieurs intellectuels de diverses confessions, inquiets des discriminations, des violences et des humiliations dont les homosexuels et transsexuels continuent à être l’objet. Bien éloignés de croire à un « sens progressiste de l’histoire » qui serait en quelque sorte irréversible et fatal, nous sommes inquiets de voir cette tendance répressive augmenter. Au-delà des convictions spirituelles, éthiques et même théologiques, nous croyons que nos Eglises et nos confessions religieuses ont une parole publique commune à tenir à ce sujet. Elles en auront l'occasion, d’ailleurs, avec la Journée mondiale de lutte contre l'homophobie et la transphobie, qui aura lieu dans deux mois exactement, le 17 mai prochain, et dont le thème porte justement, cette année, sur les religions.
Il faut le dire, nos sociétés semblent plongées dans une crise qui est tout autant morale qu’économique. C’est peut-être ce qui explique, un peu partout dans le monde, l’appel à rétablir un certain ordre moral, qu’il soit religieux ou laïc. S’il ne s’agissait que d’un appel au sens éthique de chacun, au sens où l’éthique est une parole qui ne tombe pas d’en haut et ne s’impose pas, mais se communique de proche en proche de façon « résistible », nous ne pourrions qu’applaudir. Que la crise en effet réveille des solidarités familiales, conjugales, amicales, qu’elle montre l’importance des fidélités mutuelles par lesquelles nous sommes engagés et attachés les uns aux autres, c’est possible, souhaitable, et important.
Mais cet ordre moral risque de se transformer en normes de droit qui légitimeraient plus d’exclusion et de violence, déjà perceptibles dans nos sociétés, à l’égard de ceux qui ont une sexualité différente de celle de la majorité. En effet, nous avons paradoxalement des secteurs entiers qui se « libéralisent », et d’autres où se renforcent des peurs, des cloisons et des murs là même où jadis tout était plus souple, plus ouvert à l’art ordinaire de vivre ensemble. Nous avons le sentiment que dans chaque famille religieuse se trouvent le meilleur et le pire, c’est à dire des expressions qui appellent au refus de ces violences et de ces humiliations, et d'autres au contraire qui y incitent.
Il ne s’agit pas de lutter pour un droit : l’homosexualité et la transsexualité sont des faits qui, sous des noms et des figures divers, ont toujours existé et existeront toujours. Ce n’est pas un fait « pathologique » à combattre, mais un fait dont il faut admettre l’existence. Que dans des sociétés où la différence des sexes est troublée par divers bouleversements sociétaux ou culturels, ce fait apparaisse sous un jour nouveau, qui fait peur ou suscite des espoirs irraisonnés, n’est pas non plus la question. Les discriminations, violences et humiliations qui frappent les homosexuels et transsexuels sont de toutes façons injustes à l’égard des personnes qui les subissent.
Nous en appelons à une déclaration commune, ou du moins à une expression claire de chacune des différentes confessions, ici en France, qui ne vise pas à demander pour les homosexuels et transsexuels le droit de se marier ou d’avoir des enfants, mais pour rappeler de façon solennelle l’importance de la lutte contre les violences homophobes et transphobes. C’est au plus haut niveau interreligieux que nous devons prendre la parole, rappeler les règles universelles des droits de l’homme, et ne pas laisser croire que nos Eglises et confessions religieuses sont complices de ce nouveau discours violent qui se répand, appelant à un ordre moral fantasmatique discriminatoire, et qui jamais n’avait existé comme tel.
Olivier Abel (philosophe), Jean-Claude Guillebaud (essayiste), Tarek Oubrou (théologien), Rivon Krygier (rabbin).
vendredi 26 février 2010
Grande-Bretagne : des évêques anglicans favorables aux unions homosexuelles à l'église
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Belgique : un prêtre catholique a célébré une union homosexuelle à Liège
Germain Dufour, qui a accepté de célébrer cette union, est personnalité connue à Liège; c'est un prêtre-ouvrier et un ancien sénateur Ecolo.
Selon les deux hommes, la cérémonie a été identique à un mariage hétéro "sauf qu'il n'y a pas eu de sacrement ni de communion".
Immédiatement la nouvelle connue, l'Église Catholique de Belgique a rappelé que "le sacrement du mariage est réservé à l'union entre un homme et une femme".
Le porte-parole des évêques de Belgique parle d'"une cérémonie qui entraîne la confusion, en faisant penser qu'il y aurait une forme de mariage religieux alors que tel n'est pas le cas".
Photo : La Nouvelle Gazette.
Mis en ligne le 23/02/2010 sur E-llico.
Kiss-in de Notre-Dame : 6 plaintes d'homosexuels ont été déposées
Six plaintes au total ont été déposées par des homosexuels agressés par des catholiques intégristes qui voulaient leur interdire de s'embrasser sur le parvis de Notre-Dame de Paris le 14 février à l'occasion de la Saint-Valentin.
Ces plaintes pour violences en réunion ont été déposées lundi et donné lieu à l'ouverture d'une enquête confiée à l'Unité de soutien aux investigations territoriales (USIT).
Quatre personnes avient été interpellées pour violences volontaires et propos homophobes, le 14 février. Conduites au commissariat du 4ème arrondissement, elles avaient été remises en liberté en fin de journée.
L’Inter-LGBT a appelé les pouvoirs publics à la fermeté et affirme qu'elle se montrera "vigilante aux suites données aux plaintes déposées par les victimes".
Mis en ligne le 24/02/2010 sur E-llico.
Madrid : Jean-Paul II a vendu un appartement à un couple homosexuel en 1993
La nouvelle ne manque pas de sel : Jean-Paul II a hérité d'un appartement à Madrid en 1993 et l'a vendu à un couple gay.
L'appartement en question a d'abord été légué par une catholique à l'Eglise, puis a été vendu à un couple homosexuel par le Nonce apostolique représentant le pape.
Les actuels propriétaires, Alberto, remarié depuis la vente avec Miguél Angel président du Collectif des lesbiennes, gays, transsexuels et bisexuels de Madrid (COGAM), ont pris un main plaisir à présenter aux médias l’acte de propriété mentionnant le pape comme vendeur, sachant l'opposition acharnée que le Vatican a manifesté à la légalisation du mariage homosexuel en Espagne.
La nouvelle ne manque pas de sel : Jean-Paul II a hérité d'un appartement à Madrid en 1993 et l'a vendu à un couple gay.
L'appartement en question a d'abord été légué par une catholique à l'Eglise, puis a été vendu à un couple homosexuel par le Nonce apostolique représentant le pape.
Les actuels propriétaires, Alberto, remarié depuis la vente avec Miguél Angel président du Collectif des lesbiennes, gays, transsexuels et bisexuels de Madrid (COGAM), ont pris un main plaisir à présenter aux médias l’acte de propriété mentionnant le pape comme vendeur, sachant l'opposition acharnée que le Vatican a manifesté à la légalisation du mariage homosexuel en Espagne.
Photo : Belén Cervino
Source : E-llico / Mis en ligne le 24/02/2010
samedi 13 février 2010
"Etat des lieux de l'homophobie dans le monde : discrimination d'Etat et discrimination individuelle"
Seront présent(e)s :
- Mathilde Chevalier et Nicolas Loeuille, membres de la commission LGBT d'Amnesty International ;
- Patrick Awondo, sociologue ;
- Thomas Fouquet-Lapar, Président de l'ARDHIS ;
- Bartholomé Girard, président de SOS-Homophobie ;
- Philippe Castetbon, journaliste.
dimanche 17 janvier 2010
Le Vatican opposé à la pénalisation de l'homosexualité
Mr. Moderator,
Thank you for convening this panel discussion and for providing the opportunity to hear some very serious concerns raised this afternoon. My comments are more in the form of a statement rather than a question.
As stated during the debate of the General Assembly last year, the Holy See continues to oppose all grave violations of human rights against homosexual persons, such as the use of the death penalty, torture and other cruel, inhuman and degrading punishment. The Holy See also opposes all forms of violence and unjust discrimination against homosexual persons, including discriminatory penal legislation which undermines the inherent dignity of the human person.
As raised by some of the panelists today, the murder and abuse of homosexual persons are to be confronted on all levels, especially when such violence is perpetrated by the State. While the Holy See’s position on the concepts of sexual orientation and gender identity remains well known, we continue to call on all States and individuals to respect the rights of all persons and to work to promote their inherent dignity and worth.
Thank you, Mr. Moderator.
Cette déclaration fait suite à celle exprimée, un an plus tôt, le 18 décembre 2008, après la "Déclaration sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre" faite par la France. Voici le texte intégral de cette déclaration de la délégation du Saint-Siège, lors de la 63e Assemblée générale des Nations Unies :
Le Saint-Siège apprécie les efforts faits dans la « Déclaration des droits humains, orientation sexuelle et identité de genre », présentée à l'assemblée générale des Nations unies le 18 décembre 2008, pour condamner toutes les formes de violence à l'égard des personnes homosexuelles, et exhorter vivement les États à prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre un terme à toutes les sanctions pénales à leur encontre.Voir Zenit.
Dans le même temps, le Saint-Siège note que la formulation de cette Déclaration va bien au-delà de l'intention susmentionnée et partagée.
En particulier, les catégories « orientation sexuelle » et « identité de genre », utilisées dans le texte, ne trouvent pas de reconnaissance ou de définition claire et faisant l'objet d'un accord dans le droit international. Si celles-ci devaient être prises en considération dans la proclamation et dans la mise en pratique des droits fondamentaux, elles seraient la cause d'un sérieux flou juridique, et elles affaibliraient la capacité des États à adopter et à mettre en place les conventions et normes nouvelles ou déjà existantes, en matière de droits humains.
Malgré le fait que la déclaration condamne, à juste titre, toutes les formes de violence contre les personnes homosexuelles et affirme le devoir de les protéger contre ces formes de violence, le document, analysé dans sa totalité, va au-delà de cet objectif et donne au contraire naissance à un flou juridique et remet en question les règles existantes sur les droits humains.
[Rappel : ROME, Mardi 2 décembre 2008 : Le Saint-Siège, en désaccord avec la proposition française à l'ONU sur l'homosexualité, réaffirme en même temps son opposition à toute discrimination contre les personnes homosexuelles.
Le P. Federico Lombardi a réagi à la suite d'une interview à Reuters de l'observateur permanent du Saint-Siège à l'ONU à New York, Mgr Celestino Migliore.
Le P. Lombardi rappelle l'inviolabilité de la vie et de la dignité de la personne humaine en disant : « Evidemment, personne ne veut défendre la peine de mort pour les homosexuels, comme d'aucuns voudraient le faire croire. Les principes bien connus de respect des droits fondamentaux de la personne et du refus de toute discrimination injuste - qui sont sanctionnés en lettres claires par le Catéchisme de l'Eglise catholique même - excluent évidemment non seulement la peine de mort, mais toutes les législations pénales violentes ou discriminatoires vis-à-vis des homosexuels ».
Le cardinal Georges Marie Cottier, op, alors théologien de la Maison pontificale avait insisté sur ce point en l'an 2000 dans un entretien très clair et nuancé au quotidien de la conférence des évêques italiens, « Avvenire » (cf. Zenit du 2 juillet 2000).
Mais le P. Lombardi explique que l'enjeu du vote à l'ONU était ailleurs. « Ici, il s'agit d'autre chose, a-t-il fait observer. Pas seulement de « dépénalisation de l'homosexualité », comme on l'a écrit, mais d'introduire une déclaration de valeur politique, pouvant se refléter dans des mécanismes de contrôle en vertu desquels toute norme (pas seulement légale, mais aussi relative à la vie des groupes sociaux ou religieux) qui ne met pas sur le même plan toute orientation sexuelle, peut être considérée comme contraire au respect des droits de l'homme ».
« Cela, a souligné le P. Lombardi, peut clairement devenir un instrument de pression ou de discrimination vis-à-vis de qui - pour prendre un exemple - considère le mariage entre un homme et une femme comme la forme fondamentale et originaire de la vie sociale, et en tant que tel comme devant être privilégiée ».
Le P. Lombardi fait également remarquer que « le Saint-Siège n'est pas seul » : « moins de 50 » Etats membres de l'ONU ont adhéré à cette proposition, tandis que « plus de 150 » ne l'ont pas fait.
Source : Zenit.org]
En 1992, Jean-Paul II et le cardinal Ratzinger avaient publié "Certaines considération concernant la réponse à des propositions de loi sur la non-discrimination des personnes homosexuelles" , texte dans lequel ils affirmaient : "Dans certains domaines, tenir compte de la tendance sexuelle n'est pas une discrimination injuste, par exemple dans le placement des enfants à adopter ou leur mise en garde, dans l'engagement d'enseignants et d'entraîneur sportifs et dans le recrutement militaire."
dimanche 3 janvier 2010
mercredi 9 décembre 2009
Dépénalisation de l'homosexualité
Lu dans la Revue d'éthique et de théologie morale de mars 2009 :
"La France et le Vatican ont connu récemment un heurt diplomatique qui assombrit un peu le ciel sans nuages des relations entre les deux Etats depuis l’élection sur le Siège de Pierre du cardinal Joseph Ratzinger et celle de Nicolas Sarkozy à la tête d’une Ve République, pas moins semper reformanda que ne l’est l’Église. La laïcité positive apparaît comme le nouvel emblème de cette République, le nouveau slogan en voie de dogmatisation, peut-être, destiné à bousculer les vieux clivages de la société française depuis la séparation de 1905.
C’est la proposition française, faite à l’ONU par Rama Yade, de dépénalisation de l’homosexualité qui a jeté le trouble et déclenché la réaction défavorable du Vatican, qui y voit un cheval de Troie : dépénaliser l’homosexualité ouvre la porte ipso facto à l’application tant redoutée des thèses gender, à savoir, en l’occurrence, le mariage homosexuel et l’adoption d’enfants par des couples de même sexe. La laïcité positive se gripperait-elle pour la première fois, au point, si besoin, de se désolidariser de la secrétaire d’État chargée de ladite proposition ?
Cette scène éthique est suffisamment intéressante pour que nous tentions de l’objectiver au mieux, tant le débat peut être passionné sur de tels sujets.
De nombreuses théories éthiques, pas vraiment compatibles les unes avec les autres, peuvent permettre d’évaluer le conflit autour de la proposition de loi française. Un peu comme Monsieur Jourdain, il n’est pas impossible que, dans nos raisonnements, de part et d’autre, nous empruntions sans le savoir à des systèmes éthiques variés, voire contradictoires. Qu’est-ce qui meut, in fine, la décision de soutenir ou non la proposition française ?
Du côté de Rome, on comprend très bien la crainte d’ouvrir par cette loi la boîte de Pandore rendant à peu près tout possible : une proposition de loi légitime, parce qu’elle vise à dépénaliser l’homosexualité, peut inclure, dans une logique argumentative du tout ou rien, d’autres questions d’éthique familiale – homoparentalité – que l’on est forcé d’accepter en votant la loi au risque, si on ne le fait pas, de passer pour totalement rétrograde.
Pourtant, décider de tout bloquer, sans rompre radicalement avec des idéologies totalitaires ou en lien avec quelques États musulmans extrémistes, c’est maintenir, de fait, nombre d’injustices et de discriminations envers les personnes homosexuelles humiliées, injuriées, punies jusqu’à la peine de mort. Le Catéchisme de l’Église catholique, portant l’enseignement du Magistère sur cette question, ne permet pas que de tels actes soient justifiés en aucune manière. Le Vatican vient de le rappeler dans le même temps qu’il choisit de bloquer la proposition de loi française, ce qui n’est pas sans risque au titre même du Catéchisme de l’Église catholique, qu’il ne faudrait pas relativiser. Tels sont, à peu près, sans trop forcer le trait, les termes du débat.
Du coup, l’issue éthique que nous formulons, à titre de piste de recherche, ne serait-elle pas la contre-proposition suivante : le Vatican proposerait lui-même à l’ONU, sur la base des convictions éthiques qui l’animent, la dépénalisation générale de l’homosexualité dans un texte simple et clair qui ne ferait pas droit dans sa rédaction au tout ou rien. Cette façon de faire aurait, sans doute, un impact de crédibilité majeur sur les consciences des hommes et des femmes de bonne volonté. Elle permettrait aussi, dans la pleine fidélité à l’enseignement de l’Église sur l’égale dignité des personnes sauvées par le Christ et, plus particulièrement, sur l’égale dignité des baptisés, de sortir des oppositions binaires hyper-réductrices exploitées par les media : pour ou contre la dépénalisation.
Le crédibilité : mieux vaut ne pas trop la sous-estimer en ces temps médiatiques !Le pape Jean-Paul II avait le don de définir lui-même pour les média l’heure où il leur fallait communiquer sur ce que vivait l’Église. Nous ne pouvons pas, à présent, nous en défier à ce point !
Si l’Église est crédible du côté du respecte de la personne homosexuelle, elle le sera aussi du côté de la reconnaissance des infamies de la Shoah. Historiquement, ces deux questions étaient quasiment ramenées à une seule par les bourreaux nazis, la haine de l’étranger, du « Unheimlich » !
De nos jours, c’est ainsi : la forme fait le fond. on peut et on doit le regretter. mais on ne saurait l’ignorer. En d’autres termes, ne pas de défier de la crédibilité pour libérer la foi est l’urgence éthique de nos Églises."
(Revue d'éthique et de théologie morale, Cerf, mars 2009, n° 253, pp. 5-6).
mardi 30 décembre 2008
Les homosexuels dénoncent les attaques du pape contre la théorie du genre
Elle a été d'autant plus mal perçue qu'elle intervenait juste après le refus par le Vatican de s'associer à l'appel à la dépénalisation universelle de l'homosexualité lancé le 18 décembre de l'ONU par 66 pays.
C'est par une critique de la théorie du "genre" que Benoît XVI a abordé le sujet lundi devant un parterre de cardinaux et de prélats réunis au Vatican pour son traditionnel discours de fin d'année.
Cette théorie, née aux Etats-Unis dans les années 1970, aujourd'hui défendue en Europe par les associations homosexuelles et certains courants féministes, établit une distinction entre l'appartenance biologique à tel ou tel sexe et l'identité réelle de la personne.
Elle est dénoncée de longue date par les évêques américains et les commissions spécialisées du Vatican, mais c'est la première fois que Benoît XVI en parle explicitement.
"L'ordre de la création" est remis en cause par "ce que l'on désigne communément par le terme 'gender'", a-t-il déploré.
Il a ajouté que l'Eglise catholique avait pour tâche de rappeler la "loi naturelle" établie par Dieu pour "protéger l'homme contre sa propre destruction", comme elle défend "la terre, l'eau et l'air" des menaces écologiques.
"Si les forêts tropicales méritent notre protection, l'homme (...) ne la mérite pas moins", a-t-il résumé avant de plaider une fois de plus pour le mariage, "lien de toute la vie entre un homme et une femme".
"Le monde traverse une crise économique gigantesque", et à la veille de Noël "les gens ont besoin d'une parole de réconfort", a réagi la députée italienne de gauche Paola Concia, un défenseur des homosexuels, dans une lettre ouverte à Benoît XVI.
"Cela vous paraît vraiment opportun de parler de 'gender' à tous ces pauvres gens réduits au chômage ou en situation précaire, qui ne savent même pas ce que cela veut dire", demande-t-elle.
"Il s'agit de la énième attaque homophobe de ce pape", a déclaré à l'AFP Gustav Hofer, co-réalisateur du documentaire "Soudain l'hiver dernier" sur la vie d'un couple homosexuel en Italie.
"Le Vatican parle de l'homosexualité ou de la transsexualité comme si c'était un caprice, jamais une souffrance", dénonce-t-il, ajoutant que l'Eglise catholique "réduit l'orientation sexuelle à l'acte sexuel, comme si cela n'avait rien à voir avec l'identité de la personne".
"Nous sommes des gens comme les autres et n'avons pas à être désignés comme des pêcheurs du seul fait d'être transgenre", a estimé Vladimir Luxuria, transsexuel et ancien député communiste.
En Grande-Bretagne, Sharon Ferguson, directrice générale du Mouvement chrétien gay et lesbien, a qualifié les propos du pape de "totalement irresponsables et inacceptables sur le fond comme sur la forme".
"Le pape propage la crainte que les homosexuels menacent la planète. C'est tout simplement aberrant", a estimé Giles Fraser, président d'Inclusive church, un mouvement anglican pro-homosexuel.
"Ces commentaires trahissent un manque d'ouverture face à la complexité de la création", selon l'ancien religieux dominicain Mark Dowd, homosexuel et militant pour le groupe écologique chrétien Operation Noah.
Mis en ligne le 24/12/2008 sur e-llico.com
Madrid : grand messe catholique contre le mariage gay et l'avortement
Depuis Rome, Benoît XVI a adressé aux participants un message retransmis sur grands écrans. "Chère familles, ne laissez pas se dénaturer l'amour, l'ouverture à la vie et les liens incomparables qui unissent votre foyer", a déclaré le pape lors de la traditionnelle prière de l'Angélus.
Le cardinal-archevêque de Madrid, Antonio Maria Rouco Varela, a lancé un appel contre l'avortement, invitant les familles à vaincre "la culture de la mort" qui convertit "ceux qui sont sacrifiés par la cruauté saisissante de l'avortement" en nouveaux "Saints Innocents".
Ce rassemblement fait suite à une cérémonie de même type, organisée le 30 décembre 2007 dans un contexte de relations tendues avec le gouvernement socialiste à la suite de plusieurs lois perçues avec hostilité par une hiérarchie catholique conservatrice.
L'évêque de Bilbao, Ricardo Blazquez est revenu dimanche sur le thème du mariage entre homosexuels, légalisé en 2005 par le gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero, pour critiquer le fait "d'appeler mariage l'union entre deux personnes de même sexe" alors que la "famille normale" est constituée de "l'union stable (...) d'un homme et d'une femme".
Autre point de friction, l'avortement. Le gouvernement socialiste a annoncé qu'une nouvelle loi sur l'avortement serait présentée au parlement au premier semestre 2009.
Mis en ligne le 29/12/2008 sur e-llico.com