Le Saint-Siège, en désaccord avec la proposition française à l'ONU sur l'homosexualité, réaffirme en même temps son opposition à toute discrimination contre les personnes homosexuelles.
Le P. Federico Lombardi a réagi à la suite d'une interview à Reuters de l'observateur permanent du Saint-Siège à l'ONU à New York, Mgr Celestino Migliore.
Le P. Lombardi rappelle l'inviolabilité de la vie et de la dignité de la personne humaine en disant : « Evidemment, personne ne veut défendre la peine de mort pour les homosexuels, comme d'aucuns voudraient le faire croire. Les principes bien connus de respect des droits fondamentaux de la personne et du refus de toute discrimination injuste - qui sont sanctionnés en lettres claires par le Catéchisme de l'Eglise catholique même - excluent évidemment non seulement la peine de mort, mais toutes les législations pénales violentes ou discriminatoires vis-à-vis des homosexuels ».
Le cardinal Georges Marie Cottier, op, alors théologien de la Maison pontificale avait insisté sur ce point en l'an 2000 dans un entretien très clair et nuancé au quotidien de la conférence des évêques italiens, « Avvenire ».
Mais le P. Lombardi explique que l'enjeu du vote à l'ONU était ailleurs. « Ici, il s'agit d'autre chose, a-t-il fait observer. Pas seulement de « dépénalisation de l'homosexualité », comme on l'a écrit, mais d'introduire une déclaration de valeur politique, pouvant se refléter dans des mécanismes de contrôle en vertu desquels toute norme (pas seulement légale, mais aussi relative à la vie des groupes sociaux ou religieux) qui ne met pas sur le même plan toute orientation sexuelle, peut être considérée comme contraire au respect des droits de l'homme ».
« Cela, a souligné le P. Lombardi, peut clairement devenir un instrument de pression ou de discrimination vis-à-vis de qui - pour prendre un exemple - considère le mariage entre un homme et une femme comme la forme fondamentale et originaire de la vie sociale, et en tant que tel comme devant être privilégiée ».
Le P. Lombardi fait également remarquer que « le Saint-Siège n'est pas seul » : « moins de 50 » Etats membres de l'ONU ont adhéré à cette proposition, tandis que « plus de 150 » ne l'ont pas fait.
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